Dimanche 23 juin, cinq femmes, dans le cadre du festival Montpellier Danse, ont enfilé leurs tenues de danse pour un spectacle préparé dans leur prison-même. Cette master class, elle a été choisie et donnée par le célèbre chorégraphe français Agelin Preljocaj, qui vient bousculer les mœurs des spectateurs montpelliérains. L’objectif du chorégraphe qui ne passe jamais inaperçu est de questionner le regard de l’autre sur la population carcérale.

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Se présenter au monde sous un autre jour
Ces femmes de 19 à 62 ans ont travaillé pendant quatre mois, à une fréquence de deux fois par semaine, deux heures et demie chaque fois. Les détenues, qui n’avaient jamais dansé auparavant, armées de leur justaucorps de danse, ont présenté comme de véritables ballerines leur spectacle pendant deux jours au Pavillon noix d’Aix en Provence, puis du 23 au 25 à Montpellier. Malgré sa patience et la confiance qu’il s’accorde, Angelin Preljcoaj a dû se plier à la grille de lecture du centre pénitentiaire, en rapport avec le fait d’effectuer des activités avec des femmes qui aient effectué au moins la moitié d’une longue peine. De cette manière, le chorégraphe français s’interroge sur ce qu’il peut puiser dans ces femmes barricadées, qui ont du mal à se situer dans l’espace, mémoriser des mouvements dans un langage qu’elles ne connaissent pas.
Changer le regard sur elles-mêmes
Soul Kitchen, le projet, selon le chorégraphe français, était un Everest pour les cinq femmes. Mais très applaudies à Montpellier, on peut dire que la mission d’Angelin Preljocaj et ses danseuses a été accomplie et reconnue ! Dans les coulisses, entre demi pointe, collant de danse et filet à chignon, Lili, 27 ans, témoigne : « Ça a changé le regard que l’on porte sur nous-même, et que les autres portent sur nous. »
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