Au cœur du mouvement de libération de la parole des femmes, l’affaire opposant la danseuse Karline Marion au directeur de l’Opéra de Lyon, Yorgos Loukos, fait office d’avant-garde. On vous en avait exposé les détails récemment (Être ou ne pas être une mère danseuse ?), sur le blog de Body Langage, la boutique d’accessoires de danse, nous revoilà avec un verdict.
Discrimination et harcèlement
Yorgos Loukos a été reconnu coupable le 9 novembre dernier des faits qui lui étaient reprochés, la discrimination au travail et le harcèlement envers Karline Marion. Les faits étant intervenus en 2014 juste après sa maternité, alors qu’un CDI lui était promis après un sixième renouvellement de CDD, celle-ci y a vu clairement une infraction au Code du travail. Si l’aspect commode de la situation semblait évident au directeur pour ne pas intégrer la danseuse dans les rangs de l’Opéra, les propos qu’il a tenu sur la femme et l’enfant étaient inutilement blessant, qualifiant le bébé de « truc », et ont de fait aggravé son cas.
Appel de la condamnation
L’affaire n’est pas pour autant close, puisque le directeur a annoncé sa volonté de faire appel de la condamnation à six mois de prison avec sursis, 5000 euros d’amende, 20 000 euros de dommages et intérêts pour Karline Marion et 4000 euros pour le syndicat des artistes musiciens professionnels de Lyon (partie civile).
Dans sa défense, il a affirmé que l’affaire tenait à un problème artistique avant tout et que la plupart des danseuses de l’Opéra avaient des enfants sans qu’ils ne constituent un problème. Le turnover est fréquent au ballet, ce que la plaignante ne nie pas, mais cela ne signifie pas que cela convienne puisque des voix s’élèvent désormais à ce propos.
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