Dans cette petite chronique, Body Langage, votre magasin de danse, vous parlera d’étoiles et de toutes les étapes pour en devenir une. Cela n’aura rien à voir avec un cours d’astronomie. Néanmoins, ces étoiles non filantes et pourtant toute aussi brillantes se distinguent par une remarquable technique de danse classique. Leurs interprétations dans les ballets font vibrer le cœur des gens et vont même jusqu’à transcender la musique. Devenir étoile est un parcours solitaire parfois semé d’embuches où il faut sans cesse redoubler d’efforts. Mais ce statut reste cependant le rêve ultime de toutes les danseuses et danseurs professionnels.
Les pas de danse vers le firmament
French touch
Ce titre est, pour une danseuse ou un danseur, la plus haute distinction à obtenir dans sa carrière. Seule une poignée sera élue. Parfois, plusieurs années passent sans que personne ne puisse recevoir ce titre décerné par la plus ancienne et prestigieuse des compagnies de danse classique du monde. Le ballet de l’Opéra de Paris, fondé en 1713, donne 180 représentations de ballet par saison et est composé de 122 danseuses et danseurs, 14 premiers danseurs et danseuses et 18 étoiles. La troupe est issue à 95 % de sa propre école pour servir rigoureusement le style classique de la danse française.
Don’t touch
Par ailleurs, cette « French touch » très réfractaire aux changements a récemment poussé vers la sortie le directeur du ballet de l’Opéra de Paris. Benjamin Millepied, danseur et chorégraphe, a annoncé sa démission le 4 février 2016 car son image de la danse ne correspondait pas avec celle de cette institution vieille de trois siècles. Cela laisse imaginer une hiérarchie très étudiée notamment pour l’évolution des danseurs et danseuses.
Atteindre les cieux
En effet, il existe plusieurs titres avant d’atteindre le grade suprême des ballerines. Avant d’être promu·e étoile, le dernier échelon, il faut d’abord suer dans sa tenue de danse et rendre inutilisables de nombreux chaussons de danse. Pour faire partie intégrante du ballet de l’Opéra, les jeunes danseurs et danseuses doivent être reconnu·e·s comme stagiaires en passant le concours d’entrée. Une fois intégrés et à force d’expérience, les membres peuvent tenter de toucher le dernier échelon en passant un concours interne.
De l’ombre…
En France, la danse classique répond à une hiérarchie bien précise orchestrée par le Ballet de l’Opéra national de Paris lui-même. Année après année, après beaucoup d’entraînement et d’implication, les apprenties et jeunes danseurs gravissent les échelons. Connaissez-vous les différents grades de la danse classique ? Il existe cinq échelons importants, en partant du titre de quadrille.
Quadrille : le cinquième échelon
Ce rang est le moins élevé et est obtenu après un an de stage. Cependant, seuls dix à vingt quadrilles pourront figurer dans une représentation. Ce sont eux qui forment le corps de ballet. Son rôle a toute son importance puisque la troupe de figurants et figurantes met en valeur le ou la soliste.
Coryphée : la quatrième position
Ces danseurs font partie du corps de ballet eux aussi ils mais peuvent temporairement bénéficier d’un rôle de soliste selon l’œuvre.
Sujet : la troisième étape
Avant d’être nommé premier danseur ou première danseuse, le sujet se démarque en quittant parfois le corps de danse pour profiter de courts rôles de solistes selon les chorégraphies.
Premier danseur ou première danseuse : le deuxième échelon
C’est le rôle secondaire du ballet. Lui aussi a droit à des interventions seul.
Étoile : le titre suprême
Très convoité, il fait rêver les apprenti·e·s par son prestige et les rôles principaux qu’il promet !
Dans une compagnie de danse, cette hiérarchie dépend des prouesses techniques et de l’ancienneté des danseurs. C’est après des concours internes de promotion que les danseurs et danseuses sont nommé·e·s, à part pour le grade suprême.
… à la lumière
Vous l’aurez compris, le but, en atteignant le rang final, est d’apparaître sur le devant de la scène. À l’instar du protagoniste principal d’un roman, la danse de ballet a elle aussi sa vedette, le ou la soliste. On devient alors le sujet, celui de toutes les attentions, avant d’être promu·e premier danseur ou première danseuse. Ces derniers et dernières tiennent les rôles principaux dans les grands ballets du répertoire.
Pour finir, le dernier échelon, le grade suprême car il se distingue de tous les sujets, c’est l’étoile. Le titre d’étoile est accordé à quelques élu·e·s à la suite d’une prestation remarquée hors concours, lors d’un ballet. En plus d’être la consécration d’une carrière de danse, c’est aussi une surprise et un privilège. La récompense ultime de la démonstration de votre art.
Une tenue de danse particulière
Chaque étoile à son propre style et montre qu’il n’y a pas qu’un seul chemin pour exprimer à la perfection une émotion. Même si la codification de la danse classique reste très stricte, elle n’en reste pas moins une expression sincère et élégante des tourments humains. Chaque élément, chaque fibre de la danseuse ou du danseur sont travaillés pour améliorer la fluidité des gestes.
Body Langage se propose de continuer cette chronique sur le titre émérite de danseur ou danseuse étoile en parlant de vêtements.
Les tenues de danse
Pour une femme, la tenue est constituée du traditionnel justaucorps et d’un collant de danse, le tutu étant réservé aux représentations. Pour l’homme, un tee-shirt blanc ou un académique sont généralement appropriés. Pour maintenir ses organes génitaux, les collants s’accompagnent souvent d’une coquille. Tous ces éléments sont étudiés pour ne pas entraver les mouvements et donner l’illusion de suspendre le temps et de voler.
Vers l’infini et au-delà
Par exemple, pendant le grand jeté et le saut du chat, avec l’envergure des bras dépliés et la projection des jambes, le corps semble planer. Ces illusions sont le fruit d’un dur labeur et d’un long apprentissage. Pour les femmes, il s’agit de renforcer la musculature de leurs pieds et de leurs chevilles pour que la ballerine ne finisse pas handicapée. Pour l’homme, la musculature devra être développée dans sa totalité pour réaliser sauts, rotations mais aussi portés.
Quelques figures étoilées
Le premier cygne
Anna Pavlova est une ballerine russe. On la considère comme la meilleure danseuse de ballet classique de l’histoire. Elle est aussi le premier cygne du célèbre ballet la Mort du cygne car il a été créé pour elle.
Par ailleurs, elle fut la première ballerine et peut-être même la première femme à parcourir plus de 4000 villes du monde avec sa propre compagnie. Un destin remarquable et une fin tragique digne des plus grands films de cinéma.
On raconte que lorsque l’étoile commença à vaciller car atteinte d’une pleurésie, alitée, elle demanda son costume de cygne avant de s’éteindre. Pour lui rendre hommage, le soir de sa mort, l’orchestre de Saint-Pétersbourg joua le thème de la mort du cygne dans une salle vide, un projecteur éclairant le milieu de la scène.
Body Langage vous remercie d’avoir suivi cette chronique et espère qu’elle vous a plu.
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