La rédaction de Body Langage, votre spécialiste en vêtements de danse, s’est penchée sur de curieuses anomalies neurologiques concernant la perception de la musique et sa traduction via une attitude physique dansante. En danse classique comme en jazz, comme en danse moderne ou de salon, le rythme est crucial. Eh bien figurez-vous que certaines personnes ne parviennent pas à le ressentir. Et ce n’est pas leur faute.
L’amusie, ça vous dit quelque chose ? C’est l’incapacité à développer une compétence musicale normale, malgré une ouïe et un cerveau qui fonctionnent très bien. On parle d’une forme de surdité alors que l’appareil auditif ne rencontre aucun problème. On estime que cette pathologie toucherait 4 à 5 % de la population mondiale.
Une étude menée par le CNRS, l’Inserm et le centre de neurosciences de Lyon a montré que cela vient de deux régions cérébrales : le cortex auditif et le cortex frontal. Chez les personnes atteintes d’amusie, la transformation d’une note de musique en ondes est retardée de 100 millisecondes.
Vous n’avez pas le rythme dans la peau et n’y pouvez rien
Cela se matérialise de diverses manières, selon les sujets. Ce peut être :
- Une surdité rythmique : l’individu ne parvient pas à évaluer les rythmes ou à les reproduire alors que ses aptitudes mélodiques sont intactes ! Peut-être bien que ce cousin invité à votre fête d’anniversaire, qui danse mal, tellement à contretemps, est atteint de ceci.
- Une surdité de timbre : incapacité à reconnaître un instrument ou un groupe d’instruments.
- Une surdité mélodique : on est incapable de reconnaître une mélodie, une musique, quand bien même on nous la fait entendre chaque jour.
- Une surdité tonale : le sujet est incapable de jauger les différences de hauteurs.
Étonnant n’est-ce pas ? Dès lors, il devient compliqué, pour un passionné de classique ou de jazz, d’enfiler ses chaussons de danse et d’enchaîner les pas en fonction de la musique. À force de travail et d’apprentissage de la chorégraphie, on peut réussir à se caler sur un rythme intellectualisé, certes. Mais au seul feeling, on n’y parviendrait pas.
La bonne nouvelle, c’est que les chercheurs planchent sur le sujet afin de mettre au point des programmes de réhabilitation de ces difficultés musicales. L’idée : cibler les étapes précoces du traitement des sons par le cerveau ainsi que leur mémorisation pour agir directement dessus.
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